Face au cancer du sein, une IA dépiste aussi bien qu’un radiologue

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Clément

Passionné de high tech et technophile assumé, je traque les nouveautés IA le jour et dérouille les pixels dans les jeux vidéo la nuit. Sur AiTM, je décortique l'actu' et teste pour vous les dernières pépites de l'intelligence artificielle !

Une avancée prometteuse, mais qui reste à confirmer.

Après le robot ouvrier du BTP, voici le robot médecin. Médecin radiologue plus exactement. Une étude récente suggère que l’utilisation de l’IA est appelée à jouer un rôle crucial dans le dépistage de cette maladie. Mais le chemin est long.

Des résultats convaincants… et même légèrement supérieurs à l’humain !

Cette recherche pionnière, menée en Suède et publiée dans le prestigieux Lancet Oncology, a permis d’étudier l’impact de l’IA sur le dépistage du cancer du sein.

Environ 80 000 femmes ont été réparties en deux cohortes. Le premier groupe a suivi un processus de dépistage traditionnel avec l’expertise de deux radiologues indépendants. Les résultats du second groupe ont quant à eux étaient analysés par une IA, puis un radiologue dans un deuxième temps.

Et les conclusions ont de quoi intriguer : le groupe assisté par l’IA n’a pas montré de performance inférieure. En réalité, un nombre légèrement plus élevé de cancers a été détecté par l’IA par rapport à la méthode conventionnelle.

Par ailleurs, il n’y a pas eu d’augmentation significative du taux de faux positifs, ces cas où le cancer est suspecté à tort lors de l’examen initial. Ces conclusions suggèrent que l’IA pourrait être une solution viable pour réduire de moitié le travail des radiologues sans compromettre la précision du dépistage.

Des précautions à prendre, des études supplémentaires requises

Ne pas crier victoire trop tôt ! Avant de donner carte blanche à cette technologie d’IA, les chercheurs ont mis en garde contre un éventuel piège : le surdiagnostic.

Le surdiagnostic est un phénomène complexe qui se produit lorsque des lésions, qui ne se seraient pas développées en cancers menaçants sans traitement, sont détectées. Cette problématique est l’un des points centraux du débat éthique.

Selon le cancérologue Nereo Segnan, qui n’est pas affilié à l’étude, cette préoccupation « doit inciter à la prudence dans l’interprétation des résultats », même si les tests sont intéressants et que l’étude reste « prometteuse ».

Le chemin vers une intégration pleine et entière de l’IA dans le dépistage du cancer du sein est donc encore long. Si ces premières découvertes sont encourageantes, il reste à voir si l’IA sera à la hauteur de deux avis humains. Les chercheurs prévoient de répondre à cette question en comparant, dans deux ans, les taux de cancers manqués lors du dépistage initial, mais diagnostiqués ultérieurement.

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