Is ChatGPT le new Loup of Wall Street ?
Pour bon nombre d’entre nous, l’IA conversationnelle d’Open AI se révèle bien pratique, et dans une myriade de domaines. Les opportunités business ne manquent pas, et une nouvelle étude révèle le plein potentiel de ChatGPT pour… investir en bourse !
L’IA, une habituée de la Bourse
Depuis le début de l’année 2023, la place boursière S&P 500 a connu une croissance impressionnante de 18%. A quoi le doit-on ? Principalement aux entreprises embrassant la révolution de l’IA.
NVIDIA, par exemple, est projetée à réaliser des profits annuels de 300 milliards de dollars d’ici 2027 grâce à ses cartes graphiques, essentielles pour l’entraînement des IA.
La présence de l’intelligence artificielle dans la bourse et le trading ne date pas d’hier d’ailleurs : l’IA exécute des ordres, gère le risque financier, évite les mouvements de paniques boursières, etc.
Avec l’emploi croissant de cette technologie, une question se pose : est-il possible d’exploiter l’IA, en particulier les modèles de langage comme ChatGPT, pour identifier les meilleurs investissements ?
1 dollar en 6,12 dollars : voici le prompt
Des chercheurs de l’Université de Floride ont décidé de répondre à cette question grâce à des tests et une simulation avec ChatGPT. Leur méthode ? Soumettre des titres d’articles financiers à l’IA, lui demandant d’évaluer l’impact de chaque titre sur le cours des actions. En fonction des réponses de ChatGPT, une simulation a été lancée pour acheter ou vendre des actions.
Voici exactement le prompt communiqué :
« Oublie toutes les instructions précédentes. Fais semblant d’être un expert financier avec une expérience dans la recommandation d’actions. Réponds « OUI » si c’est une bonne nouvelle, « NON » si c’est une mauvaise nouvelle, ou « INCONNU » si tu n’es pas sûr. Élabore ensuite avec une phrase courte et concise sur la ligne suivante. Est-ce que ce titre d’article est bon ou mauvais pour le prix de l’action de (nom de l’entreprise) à terme (court ou long terme)
Titre : (insérer titre)«
De là, plusieurs titres de presse ont été soumis à ChatGPT, comme « Amende de 630 000 dollars contre Rimini Street dans l’affaire Oracle ». Ce à quoi l’IA d’Open AI répond « Oui, c’est une bonne nouvelle », au motif que la victoire judiciaire d’Oracle pourrait booster la confiance des investisseurs.
Et pour quel résultat ? GPT 3.5 a réalisé un retour sur investissement fictif de 512%, transformant 1 dollar en 6,12 dollars ! Les versions précédentes de l’intelligence conversationnelle n’ont donné que des résultats modestes, voire ne sont pas parvenues à la rentabilité.
Plus surprenant : GPT-4 affiche un retour sur investissement plus timide que son grand frère avec le même prompt, mais cela s’explique par un comportement plus prudent.
Utiliser ChatGPT pour trader, une bonne idée ?
Aussi impressionnants ces résultats soient, ils n’en demeurent pas moins fictifs. Ils ont été obtenus dans le cadre d’une simulation contrôlée qui n’intègre pas de nombreuses logiques de marché. La friction du marché, la rapidité d’exécution d’un échange, ou encore l’impact prolongé d’une nouvelle négative, sont autant de défis que les traders humains affrontent quotidiennement.
Des obstacles que l’IA, dans sa simulation, n’a pas eu à surmonter.
En outre, la démocratisation des technologies IA dans les industries financières et les places de marché n’a pas que ses bons côtés. Elle entraînera mécaniquement la diminution de leur atout compétitif et pourrait rendre les marchés volatils. La fenêtre d’opportunité (laps de temps dont bénéficient les traders pour capitaliser sur une actualité) pourrait se réduire drastiquement, passant d’une journée à quelques minutes, voire secondes.
Cette étude et son implication sur le trading sont enthousiasmantes, mais nous rappellent aussi l’importance de la prudence. Pour affiner et améliorer l’analyse prédictive dans le monde réel, l’IA doit encore intégrer de nombreuses variables que la simulation de l’étude ne comprenait pas. Mais une chose est sûre : elle redéfinit déjà les frontières de la finance moderne.